C’est ton droit, tu as retourné tes poches, et
Tu as dit : cherchez, explorez, fouillez.
Ça m’est égal, de quoi le brouillard se mouille.
Telle histoire vécue est un matin de mars.
Les arbres en pèlerines douces
Se dressent sur le sol de gomme dure,
Bien que les branches, c’est sûr,
Ne supportent plus d’être à l’étroit.
Les branches frissonnent sous la rosée,
Et ruissellent comme la toison d’un mérinos.
La rosée court, se secoue comme un hérisson,
Les poils sèchent tout en bas du nez.
Ça m’est égal quelle conversation
J’entends, elle vient de nulle part.
Telle histoire vécue est une cour au printemps
Quand un voile léger l’enveloppe.
Ça m’est égal sur quel modèle
Est coupée la forme de mes robes.
Telle histoire vécue sera balayée comme un rêve,
Le poète s’y sera enfoui totalement.
Il s’élèvera comme un nuage par de multiples
Manches, tel une fumée il progressera
Hors des trous de la fatale époque
Vers une impénétrable impasse.
S’échapperont, par les fumées, des milliers
De destins aplatis comme des galettes, et
Les petits-enfants diront, comme pour la tourbe:
L’époque de celui-ci brûle.
Ты вправе, вывернув карман,
Сказать: ищите, ройтесь, шарьте.
Мне всё равно, чем сыр туман.
Любая быль — как утро в марте.
Деревья в мягких армяка́х
Стоят в грунту из гуммигу́та,
Хотя ветвям наверняка
Невмоготу среди закута.
Роса бросает ветки в дрожь,
Струясь, как шерсть на мерино́се.
Роса бежит, тряся, как ёж,
Сухой копной у переносья.
Мне всё равно, чей разговор
Ловлю, плывущий ниоткуда.
Любая быль — как вешний двор,
Когда он дымкою окутан.
Мне всё равно, какой фасон
Суждён при мне покрою платьев.
Любую быль сметут, как сон,
Поэта в ней законопатив.
Клубясь во много рукавов,
Он двинется, подобно дыму,
Из дыр эпохи роковой
В иной тупик непроходимый.
Он вырвется, курясь, из прорв
Судеб, расплющенных в лепёху,
И внуки скажут, как про торф:
Горит такого-то эпоха.
«Attends-moi, attends sans cesse, / Résistant au sort; / Par la pluie et tristesse, / Attends-moi encore! / Attends-moi par temps de neige / Et par les chaleurs; / Lorsque les regrets s'allègent / Dans les autres coeurs. / Quand, des lontaines contrées, / Sans lettre longtemps, /...»
«Attends-moi, je reviendrai / Attends sans faiblesse. / Même avec de lourds regrets / Quand il pleut sans cesse / Attends-moi par le beau temps, / Par la neige aussi. / Attends-moi, attends longtemps, / Quand d’autres m’oublient. Quand bien même mère et fils / Me verraient per...»
«La voile blanche solitaire / Sur le brouillard bleuté des flots ! / Que cherche-t-elle au loin des terres, / Que laisse-t-elle dans son dos ? / / La vague écume, la tempête / Gronde, la nuit oscille et geint… / De quel bonheur est-elle en quête / Ou quel bonheur fuit-elle enfi...»
«Non, rien ne saurait effacer de ma vie / Tes lèvres enfantines et ton franc regard de jeune fille, / C’est pourquoi je pense et je parle en vers / Lorsque je me prends à rêver de toi. Je sens en moi des mers immenses / Fluctuant sous l’attraction lunaire. / Et des étoiles en foule...»