Légende pour une silhouette
Entre deux toits une corde est tendue.
L’acrobate avance, calme et têtu.
Dans sa main, la perche telle un fléau;
En bas, le nez en l’air, tous les badauds.
On se pousse, on murmure: «Il va tomber!»
Et chacun le regarde, un peu inquiet.
À droite, une vieille à sa fenêtre l’épie,
À gauche, un fêtard au verre rempli.
Mais clair le ciel, et ferme le filin,
L’homme y avance, léger et serein.
Et si soudain quand même il décrochait
Et la foule hypocrite se signait,
Passe donc, poète, sans te troubler:
N’avez-vous pas tous deux le même métier?
(Надпись к силуэту)
От крыши до крыши протянут канат.
Легко и спокойно идет акробат.
В руках его — палка, он весь — как весы,
А зрители снизу задрали носы.
Толкаются, шепчут: «Сейчас упадет!» —
И каждый чего-то взволнованно ждет.
Направо — старушка глядит из окна,
Налево — гуляка с бокалом вина.
Но небо прозрачно, и прочен канат.
Легко и спокойно идет акробат.
А если, сорвавшись, фигляр упадет
И, охнув, закрестится лживый народ, —
Поэт, проходи с безучастным лицом:
Ты сам не таким ли живешь ремеслом?
«"Au-dessus des restaurants, le soir, / L’air est épais, sauvage et lourd, / Et règne sur les cris d’ivrognes / Un souffle de printemps malsain. Au-dessus des rues poussiéreuses, / De l’ennui des villégiatures, / Luit le bretzel du boulanger, / Un enfant pleure quelque part. E...»
«Mon pauvre, mon lointain ami! / Comprends à l’heure d’insomnie, / A l’instant de mélancolie, / Mystérieusement, inlassablement, / Ce mal qui me détruit... / Pourquoi dans cette poitrine que tout oppresse / Tant de douleur et de tristesse? / Et les phares tellement inutiles, /...»
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