De nos plaisirs passés nous avons vu la fin,
Mais pour le cœur en deuil, le deuil même est un baume.
Quoi ? Tout n’est donc qu’un rêve et nos pleurs seraient vains?
Et notre pauvre vie ne serait qu’un fantôme?
Qu’un chemin tortueux pour mener au néant?
Non, c’est le désespoir qui n’est qu’errance vaine.
Je sais un havre sûr, une rive sereine
Où tout notre passé nous adviendra vivant;
Cette invisible Main qui protège nos têtes
Par des chemins divers dans une seule quête
Nous guide, le bonheur. Quand verrons-nous le but?
Cela, Dieu seul le sait, sa haute Providence.
Mais nous soupirons, légers, le jour venu,
Car nous avons reçu le don de l’Espérance.
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Le poème est adressé à Katérina Mikhaïlova Sokovnina, la fiancée d’Andreï Tourguéniev, qui venait de mourir.
Протекших радостей уже не возвратить;
Но в самой скорби есть для сердца наслажденье.
Ужели все мечта? Напрасно ль слезы лить?
Ужели наша жизнь есть только привиденье,
И трудная стезя к ничтожеству ведет?
Ах! нет, мой милый друг, не будем безнадежны;
Есть пристань верная, есть берег безмятежный;
Там все погибшее пред нами оживет;
Незримая рука, простертая над нами,
Ведет нас к одному различными путями;
Блаженство наша цель; когда мы к ней придем —
Нам Провидение сей тайны не открыло.
Но рано ль, поздно ли, мы радостно вздохнем:
Надеждой не вотще нас Небо одарило.
«Le bruit vert, il avance et résonne, / Le bruit vert, le bruit du printemps. Un coup de vent dans les cimes / Disperse ses jeux. / Il secoue les branchages des aulnes / Et soulève la poussière des fleurs / Comme un nuage : tout est vert. / Et l’air, et les eaux. Le bruit vert, il ...»
«Lorsqu’aux champs de combat, pour les rois sans remords / Gisent, sanglants, les corps qu’étreint la mort jalouse, / Je ne plains pas l’ami, je ne plains pas l’épouse, / Je ne plains pas même les morts. L’épouse s’éprendra, demain, d’un nouveau rêve, / L’ami ne saura p...»
«Un jour que régnait un grand froid d'hiver / Je sortais du bois, le gel était sévère. / Je vis, descendant lentement d'une sente, / Tirant du bois mort, une jument haletante. Une démarche solennelle, un air important, / Un petit moujik conduisait la jument. / Dans sa peau de mouton e...»
«Dans l’ombre et le silence et la nuit du printemps / Chante le rossignol aux jardins d’Orient, / Chante son chant d’amour pour l’insensible rose / Qui ne l’écoute pas, se balance et repose. / Tel celui qui célèbre une froide beauté; / Eveille-toi, poète, à quoi sert de chan...»