Le soir est clair, large, brillant
Et la fraîcheur d’avril est tendre.
Tu es en retard de dix ans,
Mais tu es là — je suis contente.
Assieds-toi là auprès de moi,
Regarde de tes yeux riants,
Regarde ce cahier bleu-roi:
J’y ai mis mes poèmes d’enfant.
Pardonne-moi: j’ai vécu grise
Au soleil — et pourtant sans joie.
Surtout, pardonne la méprise
D’avoir pris tant d’autres pour toi.
Широк и жёлт вечерний свет,
Нежна апрельская прохлада.
Ты опоздал на много лет,
Но все-таки тебе я рада.
Сюда ко мне поближе сядь,
Гляди весёлыми глазами:
Вот эта синяя тетрадь —
С моими детскими стихами.
Прости, что я жила скорбя
И солнцу радовалась мало.
Прости, прости, что за тебя
Я слишком многих принимала.
«Et avec toi, mon premier caprice, / Nous nous sommes séparés. L’est est devenu bleu. / Tu as simplement dit: "Je n’oublierai pas." / Je ne t’ai pas cru tout de suite. Les visages viennent, / Visages chers aujourd’hui, mais étranges demain. / Pourquoi sur cette page / Ai-je al...»
«Que plantons-nous / En plantant / Des forêts? / Le mât, l’espar, / Pour tenir les agrès; / Le pont, la coque / Et l’ abri du sextant / Pour naviguer / Par mer calme ou gros temps. Que plantons-nous / En plantant / Des forêts? / L’aile qui nous soulève au ciel d’un...»
«Lors d'une musique pleine de tristesses / Je vois une grève jaune, la volée / D'une voix de femme qui part sans cesse / L'élan des arbres affolés. La prime neige sous la voile grise / Du ciel parmi les champs éteints, / La voie des grues que rien n'irise / Chassées par cette neige...»
«J'ai oublié ce que c'est que l'amour / Et charmé par des clairs nocturnes, / J'ai semé des "je t'aime", des "toujours" / Cela me peine et la tête m'en tourne. Mais traqué jusqu'aux bords d'un trou / Par la crasse qui pourchasse et m'obsède / Je crierai dans le rêve comme un fou / ...»